IMAGES HDR (II) : comparaison de trois méthodes de création
Il peut être utile de lire l'article précédent avant d'aborder celui-ci.
J'ai trouvé dans mon dossier de photos nocturnes à LYON une série de quatre clichés du Pont de la Guillotière pris sur trépied à des expositions différentes, ces clichés ont été enregistrés au double format RAW + JPEG-FINE.
Comme je n'avais pas du tout dans l'idée de faire une image HDR, je n'avais pas utilisé la fonction de BRACKETING et j'avais changé manuellement les réglages de mon appareil pour chaque prise de vue ; malgré le trépied en plastic dont la stabilité n'est pas irréprochable, les quatre photos m'ont semblé parfaitement superposables et bonnes pour créer une image HDR.
Les conditions de prise de vue ont été les suivantes :
cliché n°1 : ISO 200 - f/8 - 1/4s
cliché n°2 : ISO 200 - f/8 - 1/2s
cliché n°3 : ISO 200 - f/8 - 1s
cliché n°4 : ISO 200 - f/8 - 2s
J'ai d'abord construit l'image HDR à partir des quatre fichiers JPEG.
IMAGE 1 à partir de 4 fichiers JPEG
Par curiosité j'ai construit aussi une image HDR à partir du fichier RAW correspondant au quatrième cliché en utilisant la méthode décrite dans l'article précédent.
IMAGE 2 à partir d'un fichier RAW
Les deux résultats sont très voisins mais un affichage à 100% révèle que l'image obtenue à partir des quatre fichiers JPEG présente des zones de variation brutale de la couleur, l'image créée à partir du fichier RAW n'a pas ce défaut, la constatation est inattendue mais sans appel.
Soupçonnant que la cause pourrait être la dégradation liée à la compression des fichiers JPEG pourtant réalisée dans le boîtier NIKON lui-même en qualité JPEG-FINE, j'ai fait un nouvel essai en créant quatre fichiers TIF à partir des fichiers RAW correspondant aux quatre clichés.
Le logiciel de dématriçage RAWTHERAPEE fait automatiquement une première correction de l'exposition qu'il a fallu annuler pour fixer les paramètres manuellement afin de produire quatre fichiers TIF correctement calibrés.
IMAGE 3 à partir de 4 fichiers TIF
Le résultat est comparable aux deux précédents et le défaut signalé a bien disparu mais l'avantage reste à l'image formée à partir d'un unique fichier RAW qui est bien plus nette, ceci révèle que l'appareil photo avait très légèrement bougé entre les différentes prises de vue malgré le trépied, ce fait n'est pas étonnant car aucune précaution n'avait été prise en ce sens, le projet initial étant de prendre plusieurs vues à des expositions différentes afin de choisir la meilleure et non de réaliser une suite de clichés dans le but de créer une image HDR ; toutefois en observant très attentivement les deux extraits on peut remarquer que l'image de droite est moins bruitée et que les couleurs sont plus chaudes ce qui augure bien de ce que pourrait être une image HDR construite à partir de plusieurs fichiers TIF obtenus par Bracketing en l'absence de tout bougé au moment de la prise de vue .
Conclusion
Au vu de cette étude on peut être tenté de conclure qu'un excellent résultat est facilement obtenu en prenant un seul cliché au format RAW, en cherchant une exposition à la limite de la surexposition afin que ce fichier unique contienne le maximum d'informations qui seront révélées ensuite par le logiciel de dématriçage ; il serait toutefois prudent de prendre plusieurs clichés à des expositions différentes afin de parer à toute éventualité.
Il me faut cependant relativiser une conclusion qui ne repose que sur l'étude d'un exemple unique, d'autres paramètres peuvent intervenir et changer complètement la donne :
- la nature de la scène photographiée
- le matériel de prise de vue et son logiciel interne (firmware)
- le logiciel utilisé pour la création de l'image HDR.
L'utilisation d'une séquence de fichiers TIF obtenus par BRACKETING devrait en théorie conduire au meilleur résultat à condition d'éliminer totalement le bougé entre les différentes prises de vue.
Une certitude semble pourtant s'imposer, le résultat obtenu à partir de fichiers JPEG sera toujours le moins bon, ceci tient à la dégradation des informations résultant de la compression.